Chapitre 1 : On ne choisit pas sa famille ni ses amis, le destin s'en charge à notre place
Ce matin, encore un nouveau après tant d'autres déjà passés avant lui, n'était pas comme les autres et Persé le savait alors que la réalité reprenait ses droits sur le rêve dans lequel elle évoluait au cœur d'une immense bibliothèque et elle le savait, ça n'était pas n'importe quelle bibliothèque mais celle de la faction des érudits. Se redressant en sursaut, ouvrant soudainement les yeux, elle fit face à toute sa famille souriante, armée d'un instrument de musique chacun, attendant patiemment qu'elle émerge pour se mettre à jouer et chanter en cœur « Joyeux anniversaire Persé ! ». Son cœur battait la chamade alors que ses oreilles se retrouvaient agressées de si bon matin par les bruits stridents émanant de la guitare de son frère cadet qui était intimement persuadé qu'il était fait pour la musique. Fermant les yeux, soupirant, elle ne leur adressa pas même un sourire avant de se laisser tomber la tête la première dans son oreiller qui l'accueillit à bras ouverts alors qu'ils se ruaient vers elle pour l'enlacer vivement. Ses mains glissant sous l'oreiller entrèrent en contact avec le livre qu'elle avait caché la veille et l’enserra de toutes ses forces entre ses doigts, comme pour se rassurer. Non pas qu'elle aurait préféré que ses parents et son frère soient froids avec elle mais qu'ils soient enthousiastes à ce point, il ne fallait tout de même pas exagérer.
« Un jour, si tu continues à faire preuve d'autant de mauvaise fois, un gentilhomme en blouse blanche t'injectera un sérum de paix dans le sang Persé d'amour mais puisque tu es encore trop jeune pour ce genre de choses, va donc te charger des tes tâches ménagères. Et avec le sourire je te prie ! »
Tout était bonheur, le monde était joie et l'atmosphère utopique dans la vie de la famille Rosenbach. Le moindre signe de contrariété était de suite puni et Perséphone se retrouva forcée à faire la vaisselle en chantant sous les yeux inquisiteurs de sa génitrice qui ne lui en voulait pas le moins du monde et venait de lui donner le ton. Le pire n'était pas faire la vaisselle mais plutôt de devoir chanter avec enthousiasme, chose à laquelle elle ne pouvait se résoudre sauf en cas d'extrême nécessité et, ne voulant peiner sa mère, elle s’exécuta en silence tout d'abord puis céda à sa requête. Elle avait beau comptabiliser sept ans de vie, elle ne cessait de se demander -et ce depuis son plus jeune âge- ce qu'elle faisait chez les Rosenbach. Il avait du y avoir erreur à la maternité, les couffins avaient été échangés et l'érudite qu'elle était s'était retrouvée intervertie avec une fraternelle, ça ne pouvait être que cela.
« Phonie, veux-tu aller me cueillir deux brins de muguet avant de te rendre à l'école ? »
La petite fille aux longs cheveux ébène acquiesça d'un simple signe de tête et se rendit dans l'arrière cour de leur demeure passant à travers ces pièces colorées à la décoration surchargée s'efforçant de poser les yeux le moins de temps possible sur cette avalanche de couleurs aussi aveuglantes les unes que les autres mais plus aveuglante que tout était la couleur de l'écharpe de son petit frère qui revenait à l'assaut, sa guitare à la main et l'accompagna jusqu'au petit jardin en chantant ses louanges. Pas un seul instant de répit ne lui était octroyé, elle était condamnée à évoluer dans un tel environnement jusqu'à la fin de sa vie sauf, peut-être, lorsqu'elle serait soumise à la simulation qui pourrait changer sa vie à jamais. Extirpant les tiges du sol, Perséphone songeait déjà à ce que pourrait être la simulation qui l'attendrait onze ans plus tard et espérait franchement s'en tirer avec une majorité de traits érudits. De toute façon, avait-elle déjà agi comme un fraternel ? Pas à sa connaissance …
Caressant du bout des doigts les pétales des petites clochettes de fleur de muguet, elle fit demi-tour, toujours accompagnée de son troubadour de frère, et rejoignit sa mère qui l'attendait, rayonnante, dans la cuisine. Lui tendant les deux tiges avec précaution, son regard se perdit un instant dans la contemplation de ce petit bouquet. Un jour, elle connaitrait toutes les propriétés de la fleur de muguet ainsi que tout un tas d'autres connaissances l'attendant patiemment dans leur coin.
« Tiens … »
Prononcé en un murmure, ce mot s'éleva faiblement dans les airs alors qu'elle songeait déjà que dans quelques instants, elle se rendrait à l'école aux côtés de son frère et cette simple pensée suffit à la rendre nerveuse. Bien que l'école se trouve au centre de la ville et qu'elle ne passe chaque jour devant le sanctuaire des Érudits, elle ne parvenait pas à s'intéresser aux relations humaines, préférant largement la compagnie des livres à celle des humains. Au même titre que la crainte qu'elle avait de se retrouver face aux effusions de bonheur de ses proches, elle redoutait de se retrouver au milieu des autres enfants de son âge n'ayant pas tous la même vision des choses qu'elle mais auxquels il était un devoir de se mêler. Fort heureusement pour elle, l'école mélangeait toute la progéniture de toutes les factions et parfois, elle appréciait se retrouver à proximité d'enfants érudits de naissance se perdant dans de longues discussions philosophiques ou scientifiques ennuyant les autres n'ayant pas cette soif de savoir qu'ils souhaitaient plus que tout partager. Sa mère lui caressa la joue lorsqu'elle se rendit compte que quelque chose perturbait sa fille et à ce seul instant, elle daigna croiser son regard. Comme elle aurait aimé la rendre fière, partager son amour pour la musique, la peinture, l'amour de son prochain et les festivités mais bien plus que tout, lui ressembler. Ce visage rayonnant lui faisant face contrastait avec le masque de glace recouvrant ses traits. L'une était épanouissement, l'autre était réserve.
« Ne t'en fais pas chérie, tous tes petits camarades penseront à te souhaiter ton anniversaire, j'en suis persuadée. »
La femme qu'était sa mère posa l'un des deux brins de muguet sur le bar tandis que l'autre fut glissé derrière l'oreille de la petite fille qu'elle surplombait de cinq têtes. Les effluves de muguet s'élevèrent à son nez, elle huma la délicate odeur et esquissa un faible sourire en coin avant de se rendre dans sa chambre et remplir son sac à dos du strict nécessaire pour cette énième journée de cours pendant laquelle on s'efforcerait de lui inculquer des valeurs et un savoir partagé de tous. Une fois de plus elle devrait faire semblant, se mettre au niveau des autres sans trop se faire remarquer et ne pas se faire attraper la main dans le sac lorsqu'elle s'exilerait pour lire, fuyant toutes ces personnes trop sociables et trop curieuses s'intéressant à sa petite personne. Elle ne demandait pas d'attention ni même qu'on lui souhaite son anniversaire, elle aurait presque préféré qu'on l'oublie …
Perséphone Thalès Rosenbach, sept ans, ne s'épanouissait clairement pas au sein de cette faction à laquelle elle appartenait et appartiendrait jusqu'à ses dix-huit ans.
Chapitre 2 : La solitude est un pêché aux yeux des les fraternels qui ne le connaissent pas.
« J'arrive dans cinq minutes Lise, va jouer si tu veux, je vous rejoindrai en cours de partie. »
« D'accord Persé mais ne te dérobe pas comme tu as l'habitude de le faire. Je ne sais pas ce qui te pousse à préférer sa présence plutôt que la notre mais j'aimerais vraiment que tu joues avec nous. »
« Une prochaine fois, je te le promets mais là je dois bien avouer que votre jeu ne m’intéresse pas et que j'ai besoin d'une sieste. Je rêverai de pâquerettes, j'en suis persuadée ! »
La petite blondinette du nom de Lise lui adressa un grand sourire avant de rejoindre le groupe d'enfant les attendant pour commencer la partie de colin maillard tant attendue. Ce jeu était probablement l'un des moins dangereux et des moins enclins à provoquer des bagarres presque inexistantes dans cette communauté qu'était celle des fraternels et des enfants la constituant se réunissant à l'heure de la pause du matin mais Perséphone ne l'aimait pas et cette animosité était décuplée lorsque c'était elle qui devait porter le foulard sur les yeux pour aller à la recherche de ces élèves qui la connaissaient tous mieux qu'elle ne les connaissait. À vrai dire, elle n'avait pas cette curiosité innée chez chacun d'entre eux qui aurait pu la pousser à s'intéresser à ce qu'ils étaient, à leurs prénoms mais également à leurs fleurs préférées. Hormis Lise qui était, accessoirement, sa voisine de classe, elle n'avait appris à connaître personne d'autre et encore, connaître était un bien grand mot ! Elle avait juste retenu son prénom et son amour pour ces fleurs blanches au cœur jaune comme un soleil qu'étaient les pâquerettes mais ça s'arrêtait là. D'ailleurs, cette dernière ne s'était pas formalisée du ton légèrement bourru sur lequel elle lui avait parlé ni même de cette franchise l'ayant poussé à lui confier qu'elle n'aimait pas cette activité à laquelle, eux, s'adonnaient vivement préférant se bercer d'illusion et de distractions, reléguant au second plan un savoir qui aurait pu leur apporter bien plus qu'une simple satisfaction éphémère.
Traversant les couloirs colorés, arrachant de son cou l'écharpe rouge qu'elle portait pour attraper au passage son sac à dos accroché au porte manteau portant son prénom, elle se rendit dans les toilettes des filles et s'enferma à double-tour dans une cabine pour profiter du peu de temps qu'il lui restait afin de s'injecter une bonne dose de sa drogue à elle qui lui permettrait de tenir la journée et qui n'était autre que la lecture. Apparemment, lire était mal vu chez ces adorateurs de la peace&love attitude mais également auprès des autres, il ne fallait pas que cela se voit lui avait-on dit mais cela n'était pas suffisant pour la priver de ce bonheur qu'elle ressentait lorsqu'elle dévorait en à peine quelques minutes les inscriptions révélant un savoir auquel elle n'aurait jamais eu accès sans tourner les pages qui frémissaient sous ses doigts. Elle ne pouvait décrire la joie que lui apportait une lecture, même courte, mais c'était bien l'un des seuls instants qui lui offrait ce à quoi elle aspirait réellement et duquel elle se délectait. Mordant le bout de ses doigts comme si elle croquait dans un fruit lui apportant le savoir, elle ne voyait pas le temps passer mais en avait encore assez conscience pour sortir à temps du cabinet et se rendre dans la salle de classe qui l'attendait alors que les jeux des enfants prenaient fin.
« Tiens, tu n'as plus ton écharpe ? Le rouge te va pourtant si bien … je t'aiderai à la chercher à la fin des cours si tu veux »
« Non c'est bon, ça ira, je te remercie. »
S'asseyant à la même table que Lise, elle ne se força même pas à paraître gentille ou coupable de ne pas les avoir rejoint et préféra largement clore la discussion avant qu'elle ne se perde dans ce genre de conversation inutile qu'elle pourrait avoir avec sa voisine de table qui n'eut pas le temps de répondre puisque l'enseignant et sa tête d'illuminé entra dans la salle et adressa une blague vaseuse à ses élèves préférés tout en sortant ses affaires pour au final inscrire au tableau le sujet du jour.
La place des factions et le processus de séparation au sein de notre bien aimée communauté
Tout n'était qu'amour, paix et factions dans cette vie monotone aux accents d'injustice. Ravalant un soupir qui aurait bien franchit ses lèvres, elle se contenta de croiser ses bras sur sa poitrine tout en paraissant s'intéresser à la conversation découlant de la leçon et aux avis des autres. Son attention restait entièrement dévouée à sa lecture d'il y a quelques minutes lui ayant révélé les secrets du théorème portant son deuxième prénom : Thalès. Les formules mathématiques dansaient dans son esprit remplaçant la vision d'effroi qu'elle conservait de ses parents dansant la polka au coin du feu et constituèrent la seule source d'intérêt à laquelle elle porta attention tout au long de l'après-midi.
En sortant de classe, elle adressa un signe de la main à Lise avant de prendre la route pour le quartier Est dans lequel résidait la faction et finalement rentrer à la maison mais avant ça, elle avait bien d'autres projets … Le Lac Michigan l'appelait et elle devait bien avouer que la tranquillité y régnant en fin de soirée et avant 21h, début des festivités, la pousserait bien à s'y rendre. Se cacher dans un arbre pour lire à loisir était tentant dans de telles circonstances mais depuis peu, elle nourrissait en son cœur une autre envie qui n'était autre que bifurquer sur un autre chemin lorsqu'elle sortirait de l'école et frôler du bout de ses souliers le trottoir bordant la Willis Tower comme elle le ferait le jour de ses dix-huit printemps pour ensuite se rendre au quartier instruction et oser franchir le bâtiment constituant la bibliothèque et lire de ses propres yeux l'inscription « la connaissance mène à la prospérité » ornant la statue dont on lui avait tant de fois parlé. Certaines conversations avaient de l'intérêt surtout lorsqu'elles tournaient autour du centre de la ville et du puits de savoir qu'il représentait.
Hésitant, elle finit par abdiquer une fois rejoint par son frère et réajusta l'écharpe rouge autour de son cou avant d'emprunter l'éternel chemin la ramenant au quartier Est.
Chapitre 3 : La débauche n'est que perdition
Il paraitrait qu'à seize ans l'on soit intéressé par les festivités battant leur plein au cœur du quartier est, fief des fraternels mais surtout source de distraction pour bon nombre de simplets requérant avoir besoin d'ingurgiter des litres d'alcool pour profiter de la soirée et de la grande fête qui ne tarderait pas à battre son plein dans les rues déjà bondées de monde. À la simple vision de ces têtes à perte de vue, Perséphone hésita à faire demi-tour mais eut le malheur de réagir un peu trop tard, ses bras se retrouvant enserrés par ceux de Lise et de son petit-frère, Emerald, qui l'entrainaient déjà parmi la foule pressante et bruyante. D'instinct, elle plaqua la paume de ses mains sur ses yeux, refusant d'accepter la réalité en face. Qu'elle puisse se laisser pervertir par l'esprit fraternel était impensable encore plus lorsqu'on lui colla dans les mains deux bouteilles de bière qui n'attendaient qu'une seule chose; être englouties le plus vite possible tant qu'elles étaient encore fraîches. Et ses jambes n'attendaient qu'une seule chose elles aussi; qu'elle ne les prenne à son cou et ne s'enfuit en courant le plus vite possible, piquant un sprint phénoménal à la fin duquel elle grimperait en hauteur, assez haut pour que l'on ne la remarque pas, lui permettant d'avoir une vue dégagée sur le monde qui l'entoure. Mais bon, il fallait croire qu'elle était bel et bien coincée entre la poigne des deux individus l'entourant.
« Allez, détends-toi un peu Thaly, tu vas voir c'est marrant ! »
« Écoute un peu ton frère Persé, tu vas voir, tu ne regretteras pas. Fais-moi donc le plaisir de vider ces deux bouteilles et rejoins-nous dans notre délire pour une fois à défaut de l'avoir fait pour les parties de chat perché lorsque nous étions gosses … »
Depuis quand faisaient-ils alliance ces deux là ? Cette provocation de la part de la blondinette avait-elle des airs de vengeance ? Arquant un sourcil en sa direction, Perséphone finit par abdiquer, souffla un léger
« tu m'le paieras … » puis avala plusieurs gorgées du liquide âpre qui descendit le long de sa gorge et dont les effluves ne tardèrent pas à remonter à son cerveau, recouvrant sa vision d'un voile flou lui faisant voir le monde d'une toute nouvelle façon. Elle savait qu'en tant que novice en matière de beuverie, les effets secondaires et pervers des boissons alcoolisées ne tarderaient pas à influencer son comportement mais aussi son raisonnement mais malgré cela, elle ne vit pas l'échéance arriver. La première bouteille fut à peine finie qu'elle commença à divaguer, zigzaguant de-ci de-là à la recherche de son frère et de Lise mais avant de les trouver, elle croisa bon nombre de têtes connues et inconnues, s'arrêtant parfois pour en dévisager quelques unes avant de reprendre la route, s'agrippant parfois à l'épaule de quelqu'un ou à un poteau auquel elle murmurait quelques absurdités . Tout ce qu'elle voyait l'effrayait au plus haut point et le moindre bruit autre que les voix et la musique s'élevant dans le ciel du genre poubelle tombant à terre ou chien aboyant la faisait sursauter. Tremblante, tenant à peine en équilibre sur ses deux jambes, elle errait dans la salle des fêtes sortant parfois dehors histoire de converser avec un énième lampadaire et ce jusqu'à ce qu'elle ne tombe nez-à-nez avec son «amie» d'enfance et son frère, enlacés, se dévorant la bouche devant ses yeux éberlués. Qui sait combien de temps elle resta là, plantée devant eux avant qu'ils ne réalisent qu'elle les observait d'un œil dégouté. Elle qui avait déjà du mal à concevoir que l'on puisse serrer la main de quelqu'un pour le saluer avait encore plus de mal en ce qui concernait les contacts physiques. L'on pouvait la considérer comme prude mais elle préférait largement être prude que dirigée par des sentiments dépassant l'entendement. Levant son index à hauteur de son visage, s'apprêtant à faire une réflexion aux deux jeunes gens amusés, les mots laissèrent la place à un rot et elle perdit conscience.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, tout était flou, le monde semblait tourner tout comme sa chambre qui ne pouvait s'empêcher de se mouvoir sous son regard incertain.
« Bah alors soeurette, on tient pas l'alcool ? Tu n'as pourtant bu qu'une bière … T'aurais vu l'état dans lequel tu étais hier, intenable, insupportable, il a presque fallut qu'on te traine de force jusqu'à la maison. »
Avait-elle pu prendre goût à la fête en étant ivre ? En doutant, elle préféra tenter de dévisager son frère afin d'y retrouver les traits familiers lui prouvant que son état d'ébriété était maintenant bien loin mais lui revinrent bien vite en tête des bribes de souvenirs et en particuliers celui où Emerald batifolait joyeusement avec Lise.
« Laissemoiemerald … »
Qu'il était dur d'articuler alors qu'elle ne sentait presque pas sa mâchoire perdue dans un engourdissement contre lequel elle ne pouvait rien faire. Elle était condamnée à faire face aux moqueries et à la guitare de son frère toute la sainte journée et, comme elle l'avait fait le jour de son septième anniversaire, elle lui tourna le dos et se réfugia dans son oreiller. Jamais plus elle ne boirait, jamais plus elle ne laisserait son cerveau se noyer dans les limbes de la débauche. Être maître de soi, de ses pensées et de ses actes était son leitmotiv et elle se dit, alors que son frère commençait à gratter les cordes de sa fidèle guitare, qu'au lieu de festoyer la prochaine fois, elle se rendrait à la grande bibliothèque des érudits, en quête de savoir plutôt que de passer pour une débauchée déprimée sans aucun avenir.