La salle de contrôle des Candor est assez particulière, dans le sens où tout est disposé afin que rien ne puisse être caché à ses collègues. Ainsi, il y a un ordinateur à l'écran si gigantesque sur le mur du fond, en face de la double et large porte d'entrer vitrée, qu'il est possible à n'importe qui travaillant dans cette vaste salle de voir ce qui se passe sur l'ordinateur central qui contrôle l’entièreté de la faction. Derrière ce bureau principal en verre et en acier se trouvent une petite vingtaine d'autres espaces de travail disposés en damier : un blanc, suivi d'un noir, suivi d'un blanc, ... Ils sont séparés par de petits murets en brique peints en blanc qui s'arrêtent au niveau de leur bureau, de sorte qu'il est impossible de cacher à son voisin ce que l'on fait. L'entrée à la salle se fait par reconnaissance vocale des personnes affectées à ce travail, sous forme d'une identification de la phrase de confession de leur plus grand secret.

Soyons honnêtes deux minutes. Tout le monde désire véritablement d'avoir sa petite place au soleil et les Candor, plus que n'importe qui d'autre, sont prêts à reconnaître qu'ils aiment les objets matériels. Ainsi, la question des habitations se retrouve au centre des préoccupations des membres de la faction. Néanmoins, n'a pas une prestigieuse maison qui veut. Les maisons sont accordées au membres de la faction qui fondent une famille, uniquement. Et cela peut aller du petit Bungalow sur pilotis proche de la marécageuse Navy Pier à la somptueuse maison deux étages en brique et avec jardin, proche du Quartier Général des Candor. Bien sûr, il y a beaucoup plus de maisons du premier type que du second et les gens sont répartis entre ces différents types d'habitations en fonction de leur mérite au travail et de leur dit travail sur l'échelle hiérarchique. Ce qui est sûr, néanmoins, c'est que les personnes célibataires logent en dortoirs.

Autrefois, c'était un très bel endroit avec un parc, des attractions et une spectaculaire grande-roue et les Candor étaient connus pour diriger l'endroit qui était alors très proche de leurs quartiers. Oui, autrefois, la Navy Pier rayonnait et faisait le bonheur de tous. Néanmoins, c'était il y a de cela bien longtemps, maintenant et, aujourd'hui, tous les bâtiments ont été soigneusement vidés. Les lieux ont été abandonnés par choix et vidés de tout ce qu'il contenait de précieux. Alors, de nos jours, il ne s'agit plus que d'un parc d'attraction fantomatique, qui s'abîme un peu plus tous les jours parce qu'il est laissé à l'abandon et qui repose sur une énorme étendue boueuse, voire marécageuse par endroits. De ce fait, les moustiques abondent, de même que les morceaux de verre dans la boue, ou les morceaux de béton écroulés des bâtiments. On raconte même qu'il y aurait des alligators dans les zones marécageuses de la Navy pier, ce qui en fait un endroit dangereux où se promener seul. Pour faciliter les déplacements, des petits ponts en bois sur pilotis ont donc été installés entre les zones de terres non submergées, créant ainsi un véritable réseau de chemins tortueux dans la Navy Pier.

Personne ne se souvient ce qu'il y avait exactement ici, dans le temps passé. Mais ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui encore, les lieux sont les témoins d'une désertion brutale et rapide. En marchant dans les rues jonchées de débris, parfois énormes comme des buffles, on ne peut que se demander, ahuri, ce qui a bien pu arriver à cet immense quartier abandonné. De toutes parts, les vitres des bâtiments sont éclatées ou des pans entiers de murs se sont écroulés au sol, trop faibles pour tenir debout. Du lierre à commencer à recouvrir les plus hauts bâtiments qui occupent l'endroit - et font la terreur des personnes de passage qui craignent que ces gigantesques gratte-ciels ne leur tombent dessus. Des arbres poussent parfois à l'intérieur des maisons et de l'herbe recouvre les anciennes voitures laissés pour rouiller sur place. L'endroit est évité comme la peste, réputé parfois hanté, mais en tous les cas toujours dangereux comma nulle part d'autre ailleurs. Néanmoins, les bâtiments n'ayant jamais été vidés, quelqu'un d'aventureux pourrait peut-être dénicher quelques trésors dans ces ruines de cinq kilomètres carrés. Pour peu que ce quelqu'un ne se noie pas dans le lac qui s'est formé au centre de la vallée, en tous les cas ou qu'il ne rencontre pas l'un des nouveaux habitants - sans faction ou animal sauvage - qui peuplent désormais l'endroit.